CAMILLE CLAUDEL

Nom : Claudel Prénom : Camille Profession : Sculpteur Naissance : Décembre 1864 Frère : Paul Claudel  Amant : Auguste Rodin Trente ans de création - Trente ans d’asile

Camille Claudel
Camille Claudel

Souvenez-vous ! Le 17 octobre 2020, j’ai partagé avec vous un podcast : Les femmes artistes du Palais des Beaux Arts de Lille.

Un épisode sous forme d’une visite guidée que vous pouvez retrouver ici : https://anchor.fm/artaufeminin/episodes/Les-femmes-artistes-du-Palais-des-Beaux-Arts-de-Lille---Visite-guide-avec-Delphine-Rousseau---Conservatrice-ejquk9/a-a38gvif 

Cet enregistrement est un avant gout de la nouvelle saison, la saison 2 de ART au féminin. Saison que je vais dédier a ces quelques femmes artistes présentes au Palais des Beaux Arts de Lille comme :

  • Camille Claudel
  • Berthe Morisot
  • Marie Laurencin 
  • Sonia Delaunay 
  • Genevieve Asse 
  • Rosa Bonheur

    Aujourd’hui, je vous parle de Camille Claudel ! Sa vie ! Son Art ! Trente ans de création ! Trente ans d’asile !

Camille Claudel - Son histoire : 

« Pauvre Camille, tu n’y es vraiment pour rien. Il n’était pas viable. Quinze jours a peine. Ta mère a cru devenir folle. Ton père partait tout seul a la tombée de la nuit. Il marchait des heures pour oublier comme s’il portait la mort en lui. Ta mère lui en voulait. Tu sais, chez nous, cela arrive souvent. Un premier-né c’est pas toujours une réussite … Alors ils ont commencé a se disputer. Et puis tu es née … Magnifique, sauvage, drue ! Ton père était fou de joie, il te montrait partout. Le 6 décembre 1864, Camille Rosalie Claudel est née. Je te vois encore. Je t’ai enveloppée dans mon chalet car j’avais peur que tu aies froid. Les volets étaient tirés dans la pièce. Tamier voulait un garçon. Elle ne voulait pas te connaitre. Ton oncle le curé a fait sonner les cloches. Et ding et dong, Camille Rosalie - Une rose est née - Je te regardais … » Passage du Livre - Une femme - Anne Delbée - Presse de la Renaissance 

Camille Claudel vient au monde le 8 décembre 1864 à Fère-en-Tardenois dans l’Aisne.

En raison de la disparition a 16 jours du premier-né (Charles-Henri), Camille devient l’ainée d’une fratrie de trois.

Elle a pour père, Louis-Prosper Claudel et pour mère, Louise-Athénaïse Cerveaux.

Elle a pour soeur Louise et Paul pour frère.

Le foyer familial a pour devises, le travail, l’effort, l’économie, l’honnêteté, et le sens du devoir.

C’est a Nogent-sur-Seine, que Camille fait ses premiers pas d’artiste. L’art qu’elle produit attire l’attention d’Alfred Boucher (sculpteur vivant a Paris).

Elle a également soutenue par son père, bien qu’elle affronte la forte opposition de sa mère a cet art. Mais elle arrive tout de même a convaincre ses parents de s’installer a Paris.

La capitale étant l’opportunité des études supérieurs. Paul, son frère entre au lycée et Camille suit des cours de sculpture.

La famille Claudel s’installe a Paris, au 135 boulevard du Montparnasse en 1881.

En 1882, ils déménagent au 111 rue notre dame des champs. Camille a son atelier dans la même rue. Elle le partage avec d’autres jeunes filles comme Jessie Lipscomb. Elles ont pour maitre Alfred Boucher.

De cette année date l’élaboration du buste de la Vieille Helene.

Camille Claudel - Vieille Helene
Camille Claudel - Vieille Helene

Mais seulement voila … Alfred Boucher, doit quitter Paris pour Florence. En effet, lauréat du prix du salon, il doit partir pour Rome et s’installe a la villa Médicis afin d’honorer des commandes. 

« A propos, Camille, je dois vous dire, je vais partir pour l’Italie. Avec mon prix de Rome, je dois absolument me rendre la-bas. C’est une occasion inespérée pour moi de travailler, de chercher au calme. Et puis, c’est le pays de Michel Ange … Je vais demander a Rodin de me remplacer auprès de vous. A mon avis il est le seul qui ait du génie. Même s’il parait effacé au premier abord ! C’est un des plus grands parmi nous. Encore peu connu ! J’ai toute confiance en lui » Passage du Livre - Une femme - Anne Delbée - Presse de la Renaissance 

Rodin accepte la proposition d’Alfred Boucher, et fait la rencontre de Camille Claudel en 1882.

Rodin, est immédiatement séduit par le talent de sa nouvelle élève. Deux ans plus tard, elle intègre l’atelier parisien du maitre au dépôt des marbres de l’Etat au 182 rue de l’Université.

« Je vous présente Mademoiselle Claudel. Je lui ai demandé de venir travailler chez moi. Elle est sculpteur. Même un grand sculpteur » Passage du Livre - Une femme - Anne Delbée - Presse de la Renaissance 

Elle est a ce moment praticienne et devient rapidement sa collaboratrice, sa maitresse, son modele et sa muse. « c’est le temps d’un amour tumultueux et d’un dialogue artistique passionné »

Camille Claudel, sous la communication du savoir de Rodin travaille durement. En 1886, elle travaille sur la réalisation d’un grand groupe inspiré d’un drame du poète hindou Kâlidâsa : Sakountala.

Elle écrit :

« Je travaille maintenant a mes grandes figures plus que grandeur nature et j’ai deux modèles par jour : femme le matin, homme le soir. Vous pouvez penser si je suis fatiguée. Je travaille régulièrement 12 heures par jour, de 7 heures matin, a 7 heures soir, en revenant, il m’est impossible de tenir sur mes jambes et je me couche tout de suite … »

En 1888, elle reçoit une mention honorable au salon des artistes français puis une médaille de bronze a l’exposition universelle de 1900.

Elle réalise par la suite le buste de sa soeur Louise, buste qu’elle expose au salon des artistes français et que nous pouvons aujourd’hui retrouver au Palais des Beaux Arts de Lille. 

Vous pouvez d’ailleurs écouter le podcast suivant : https://anchor.fm/artaufeminin/episodes/Les-femmes-artistes-du-Palais-des-Beaux-Arts-de-Lille---Visite-guide-avec-Delphine-Rousseau---Conservatrice-ejquk9/a-a38gvif 

Au début de cette visite guidée commenté par Delphine Rousseau (conservatrice du XIXe siècle) vous entendez parler du buste.

Camille Claudel - Buste de sa soeur Louise - Palais des Beaux Arts Lille
Camille Claudel - Buste de sa soeur Louise - Palais des Beaux Arts Lille

En 1888, Rodin loue la Folie-Neubourg au Clos-Payen situé au 68, boulevard d’Italie, pour travailler avec Camille.

En 1887, lors d’un voyage a Touraine, Camille et Rodin séjournent au château de l’Islette a Azay le Rideau. Camille Claudel y retournera a plusieurs reprises afin d’élaborer le buste de la petite fille du propriétaire du château « La petite châtelaine »

Cette même année, elle expose « jeune Romain et la jeune fille a la gerbe en terre cuite au salon des artistes français.

En 1889, elle expose le buste de Charles Lhermitte. Et devient membre du jury de la société nationale des Beaux Arts en 1891.

En 1892, c’est le début de l’indépendance. L’artiste loue un appartement au 11 avenue de la Bourdonnais. C’est ainsi que débute pour elle sa création solitaire. Son but : s’éloigner de Rodin et affirmer sa différence et son autonomie.

En 1895, Camille Claudel reçoit deux commendes :

  • Clotho : pour commémorer la banquet a l’honneur de Puvis de Chavannes.
  • L’âge mûr : une commande de l’Etat.

En 1896, elle expose au salon de l’art nouveau une version de la valse et un plâtre des causeuses.

Au fur et a mesure des années elle réalises d’autres oeuvres qu’elle expose. Elle est a partir de 1899 en pleine possession de son art. 

Après le départ de son frère Paul pour la chine en 1906, Camille Claudel cesse toute activité et entreprend la destruction de ses oeuvres.

Elle écrit :

« Avoir brisé tous ses modèles en plâtre, et brûlé tout ce qu’elle pouvait pour se venger de ses ennemis »

A partir de 1911, son état de santé et mental deviennent préoccupants. Elle mène une vie enfermée dans son logement clos, perturbée par la terreur de la perfection de la bande a Rodin.

Le 3 mars 1913, Louis-Prosper Claudel meurt. N’étant pas informée par sa famille du décès de son père. Camille n’assiste pas aux obsèques.

Le 7 mars, le Docteur Michaux rédige le certificat d’internement. Elle a 48 ans.

« Je soussigné, docteur Michaux, certifie que Mademoiselle Camille Claudel est atteinte de troubles intellectuels très sérieux ; qu'elle porte des habits misérables ; qu'elle est absolument sale, ne se lavant certainement jamais… ; qu'elle passe sa vie complètement renfermée dans son logement et privée d'air ; que depuis plusieurs mois elle ne sort plus dans la journée mais qu'elle fait de rares sorties au milieu de la nuit ; que d'après ses lettres … elle a toujours la terreur de la bande à Rodin que j'ai déjà constatée chez elle depuis 7 à 8 ans, qu'elle se figure être persécutée, que son état déjà dangereux pour elle à cause du manque de soins et même parfois de nourriture est également dangereux pour ses voisins. Et qu'il serait nécessaire de l'interner dans une maison de santé.»

Trois jours plus tard, elle est internée a ville Evrard. La procédure utilisée est celle du placement volontaire demandé par sa mère. 

Camille est par la suite transférée a l’asile de Mont Devergue a Mont Favet en septembre 1914.

A l’asile, elle ne sculpte plus. Elle n’a aucune visite de sa mère et sa soeur. Son frère Paul vient la voir 12 fois en 30 ans.

Camille Claudel décède le 19 octobre 1943. Elle a 78 ans.

Un musée porte ce jour son nom: http://www.museecamilleclaudel.fr/ 

Pour l’occasion j’ai invité Cecile Bertran (conservatrice du musée Camille Claudel) a nous parler de l’artiste et du musée a travers un podcast, que vous pouvez écouter ici :  https://anchor.fm/artaufeminin/episodes/Saison-2--Episode-1---Camille-Claudel-em9it5

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Aldjia ART au féminin le podcast

Bonjour je suis Aldjia créatrice et animatrice de ce podcast. Je suis également l'autrice de ce blog, ravie de vous rencontrer !

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