URBAIN.ES à la condition publique

Du 31 mars au 18 juin 2017, à la condition publique (Roubaix) avait eu lieu la célébration des 40 ans de l’art urbain à travers l’exposition : STREET GENERATION(S). Menée par Magda Danysz. L’exposition avait eu un tel succès, que la fête avait été prolongé jusqu’au 09 juillet 2017.  Cinq ans plus tard, toujours avec la participation de Magda Danysz, l’ancienne friche industrielle, remet en avant le Street Art. Cette fois, du 31 mars au 24 juillet 2022, c’est les femmes qui sont mises en avant, avec l'exposition : URBAIN.ES. De quoi nous questionner sur la place des femmes dans l'espace public. Par ART au féminin.

Urbain.es
Urbain.es © La condition publique

Le STREET ART,

Que nous pouvons aussi nommer « art de rue », « art urbain » ou encore « Graffiti », trouve son sens dans l’espace public. Ce moyen d’expression, non-autorisé et non-conforme, s’épanouit aujourd’hui dans le monde entier, nous offrant ainsi un art accessible à toustes. 

Bien que cette forme d’expression apparait durant les années 60. Le terme Street Art, naît en 2006.

L’histoire de ce mouvement commence à Philadelphie (Etat-Unis), avec un jeune homme au pseudonyme de « Cornbread ». L’individu, souhaite absolument s’attirer les faveurs d’une fille. Que faire pour qu’elle le remarque ? - Taguer les murs de la ville avec son pseudo. Évidement !

D’autres personnes comme lui, souhaitent aussi s’exprimer à Philadelphie, et adoptent la même technique, jusqu’à ce que ce moyen se développe à New York dès 1969.

À New-York, les murs permettent en effet l’expression d’artistes urbains, qui sont de plus en plus nombreux. Mais comment continuer à s’exprimer, d’exporter, et faire perdurer cet art ? - Les trains sont le meilleur moyen !

Et c’est pendant les années 80, que le « Graffiti » trouve enfin son public et le succès qu’il mérite. 

Et c'est les années 1983 et 1984 qui marquent l’ouverture du « Graffiti » vers le monde. Les voyages de jeunes européens permettent la découverte des nombreux graffitis et font en sorte de l’exporter dans les grandes villes européennes, et nous permettre d'avoir cette culture visuelle mondiale que nous connaissons aujourd’hui.

STREET GENERATION(S),

Une exposition qui a eu lieu entre mars et juillet 2017 à la condition publique (Roubaix), témoigne de l'histoire et cette richesse d’expression. En réunissant ainsi plusieurs artistes urbains dans un halle de 1500 m2, le but étant de célébrer les 40 ans de ce mouvement. Aujourd'hui, cinq ans après Street Génération(s), et toujours menée par Magda Danysz, l'ancienne friche industrielle remet le couvert avec URABAIN.ES.

Street Generation(s)
Street Generation(s) © La condition publique

URBAIN.ES,

Ce mot relatif à la ville, est le nom qui est donné à la nouvelle exposition de la condition publique, qui a lieu du 31 mars au 24 juillet 2022. Cette fois, c'est les femmes qui sont à l'honneur. Comme une invitation à s'interroger sur la représentation de la femme dans l'espace public.

Et cela commence dès l'entrée, avec un tableau représentant l’odalisque de Jean Auguste Dominique Ingres (1814). Ici l’odalisque sur fond jaune, porte un masque de Gorille. L’affiche signé Guerrilla Girls porte un message plein de sens :

« Est-ce que les femmes doivent être nues pour entrer au Metropolitan Museum ? Moins de 5% des artistes exposées sont des femmes mais 85% des nus sont féminins. »

Do women have to be naked to get into the Met.Museum ?
Do women have to be naked to get into the Met.Museum ? © Guerrilla Girls

L'histoire raconte que c’est en 1985 que tout commence pour les Guerrilla Girls. En réponse à une exposition organisée par le MoMA (Museum of Modern Art) de New York. Ce dernier présentait un état des lieux des grandes tendances de l’art contemporain sous le nom :  « An international survey of painting and sculture ». Mais un problème se pose. Sur les 169 participants, 13 seulement, soit 8% étaient des femmes. 

Une question se pose alors dès les premières minutes de l'exposition URBAIN.ES. 37 ans après, les choses ont-elles évoluées ?

Citation Magda Sayeg
Oeuvre Mark Jenkins et Sandra Fernandez
Citation Magda Sayeg Oeuvre Mark Jenkins et Sandra Fernandez © ART au féminin

Bien qu'avec URBAIN.ES les femmes soient en effet présentes tout au long de l’exposition. Il y a tout de même de quoi s'interroger sur le sens de l'exposition. Ceci commence par la présence de certains artistes dans ce halle d'exposition, et le nombre de femmes artistes exposées en comparatif au nombre d'hommes artistes.

Ceci étant, l'espace offre la possibilité de (re)découvrir les travaux de différent.e.s artistes, tel que Maya Hayuk, Yseult YZ Digan, Aya Tarek, Magda Sayeg, Madame, Amalia Ulman, … Mark Jenkins et Sandra Fernandez. Des oeuvres qui dialoguent entre elles dans un grand espace propice à la réflexion, permettant ainsi de découvrir et comprendre la nécessité ou pas d'une tel exposition.

Aya Tarek - Them, 2022 - Peinture acrylique
Aya Tarek - Them, 2022 - Peinture acrylique © ART au féminin

« L’impact qu’une oeuvre peut avoir sur le quotidien d’une personne a beau être infime. Il y a toujours un impact. » - Icy et Sot

>> Pour aller plus loin :

Livre : Connaître le Street Art - Connaissance des arts - Magda Danysz

Film : Style Wars

>> Les autres expositions de la condition publique à voir en même temps que URBAIN.ES

> DES FUTURS DÉSIRABLE - 31 mars au 24 juillet 2022 - Une exposition du Labo 148avec le Frac grand large (Dunkerque)

> PLURIELLES - 31 mars au 26 juin 2022

Vous avez aimé cet article ? Devenez mécène sur tipeee m’aide beaucoup.

Aldjia ART au féminin le podcast

Bonjour je suis Aldjia créatrice et animatrice de ce podcast. Je suis également l'autrice de ce blog, ravie de vous rencontrer !

Autres articles


Zineb Sedira : Entre histoire, mémoire et transmission.
Les Femmes de l'académie royale de peinture et de sculpture