Yoko Ono, née le 18 février 1933 à Tokyo, est une artiste avant-gardiste, musicienne, et militante pour la paix dont l'influence sur le monde de l'art et de la culture est indéniable. Elle grandit dans une famille aristocratique japonaise et montre très tôt un intérêt pour la musique et l'art. Après la Seconde Guerre mondiale, elle déménage aux États-Unis où elle s'immerge dans le monde artistique new-yorkais.
L'art de Yoko Ono est profondément ancré dans le mouvement Fluxus, un courant artistique des années 60 qui prône l'interdisciplinarité et la participation du public. Ses œuvres, souvent conceptuelles, cherchent à briser les conventions et à engager le spectateur de manière active. Parmi ses créations les plus célèbres figurent "Cut Piece" (1964), une performance où les spectateurs sont invités à couper des morceaux de ses vêtements, et "Grapefruit" (1964), un recueil d'instructions poétiques qui invite à la réflexion et à l’interaction.
« L’art de Yoko Ono repose avant tout sur des idées et sur des consignes verbales soit utopiques soit réellement réalisables. Parfois, une idée se manifeste dans un objet à deux ou trois dimensions, mais la plupart restent à l’état de « presque » ou de « peut-être ». Ce sont des idées poétiques, des idées intelligentes, des idées folles. Certaines trahissent un subtil sens de l’humour, tandis que d’autres sont l’expression d’une critique sociale sévère motivée par des préoccupations politiques, féministes et, dans la plupart des cas, profondément humaines. »
Ingrid Pfeiffer - Historienne de l’art
Mais Yoko Ono est surtout connue pour son association avec John Lennon des Beatles, qu'elle épouse en 1969. Leur relation, souvent scrutée par les médias, est marquée par une collaboration artistique intense et une militance pacifiste fervente.
« Voici ce qui m’est arrivé, je vivais en tant qu’artiste et j’avais une relative liberté en tant que femme, ce qui me valait d’être considérée comme une salope [bitch] par la société. Depuis ma rencontre avec John, j’ai été transformée en sorcière [witch] et je pense que c’est très flatteur. »
Yoko Ono
Lorsque j'ai entrepris la lecture de "ONO" de Camille Viéville, je ne m'attendais pas à être aussi touché et captivé par le récit qui allait suivre. Contrairement aux récits médiatiques sensationnalistes, ce livre offre une perspective très nuancée sur la vie et l'art de Yoko Ono.
Avec ce livre, Camille Viéville nous permets de découvrir les différentes facettes de la vie et l’art de Yoko Ono. L'autrice nous dévoile ainsi, non seulement l'histoire de la relation complexe entre Yoko Ono et les membres des Beatles, mais aussi l'incroyable profondeur de son art et de sa philosophie.
L'une des forces de ce livre réside dans sa capacité à dépasser les stéréotypes et les préjugés pour révéler la véritable essence de Yoko Ono en tant qu'artiste et femme. Au fil des pages, j'ai été émerveillé par la créativité visionnaire de Yoko Ono et sa capacité à repousser les limites de l'art contemporain. Me rendant aussi compte que je ne connaissais pas grand chose d’elle.
Mais ce qui rend certainement "ONO" si captivant, c'est la manière dont Camille Viéville parvient à donner vie à Yoko Ono en tant que personnage complexe et multidimensionnel. Nous découvrons une femme forte, passionnée, et engagée, dont l'œuvre artistique résonne avec puissance et une pertinence.
L'autrice explore également les thèmes universels de l'amour, de la perte et de la résilience à travers le prisme de l'expérience personnelle de Yoko Ono. Nous sommes témoins de son combat pour être reconnue en tant qu'artiste à part entière, ainsi que des défis qu'elle a dû surmonter tout au long de sa vie et sa carrière.
"ONO" de Camille Viéville est donc bien plus qu'une simple biographie ou un récit de la vie d'une figure emblématique. C’est une bel hommage. C’est pourquoi je recommande ce livre à tous ceux qui souhaitent découvrir la véritable Yoko Ono et plonger dans l'univers fascinant de son art et de sa philosophie.